Oui oui un étrier de bronze, ça n'existe plus, comprenez aujourd'hui un niveau galop 2. Puis plus rien.
A 33 ans me revoilà à cheval et la passion déborde et envahit tout comme un torrent déferlant au printemps. Passionnée de chevaux plus encore que d'équitation, je bouquine et je m'aperçois très vite que l'enseignement que je reçois est plein de lacunes, de non-dits et surtout d'incohérences pour mon cheval!
La pauvre bête ne comprend rien de ce que je lui demande à renforts de coups de talons et de mains serrées sur les rênes : « écartes, tires, mets des jambes !» braye un moniteur au milieu de la carrière. L'enseignant fait la sourde oreille à mes questionnements : "comment avec mon ridicule niveau j'ose interroger sur la necessité de mettre un gogue à mon cheval ?!"
Mais moi, je ne suis plus une enfant et je veux que ma pratique soit en accord avec ma monture. Je souhaite monter à cheval dans le respect de ses capacités, avec des gestes précis et doux. Et oui, j'ai la prétention de vouloir apprendre à lui apprendre à réaliser des mouvements qu'il ne connaît pas encore. Je veux évoluer et faire évoluer ma monture, mais pas en le contraignant, mais en lui expliquant, progressivement, pas à pas.

Alors dans mes lectures et dans mes rencontres je choisis ! Je choisis l'enseignement de bon sens, celui guidé par l'éthologie d'abord, qui m'amène ensuite à la Haute Ecole de Philippe Karl. Et oui ces deux courants empruntent les mêmes chemins, et ont le même objectif : la légèreté !

Depuis la Guyane, je viens passer 5 jours chez Sandra CIANO en Ariège : le décor est superbe, les installations fonctionnelles et l'enseignante exceptionnelle ! D'une grande disponibilité, pédagogue tout en restant d'une grande exigence, elle est vigilante à la bien traitance de ses chevaux pendant les cours. Elle m'a concocté un programme "Ecole de Légèreté" en pratique et en théorie, mais aussi des balades en forêt aux paysages enchanteurs. Pas une fois, mon petit niveau n'a été un frein à son enseignement.

Une fois rentrée chez moi, j'ai expliqué tout cela à Odin, mon cheval. Bien entendu, 5 jours de stage et 8000 km plus loin, j'ai rencontré quelques difficultés. Qu'à cela ne tienne, je demande à Sandra de venir en Guyane et trouve une bonne quinzaine de cavaliers tout aussi intéressés que moi par cette approche du dressage. Je n'étais donc pas seule à me questionner !
Sandra a sauté dans un avion et a passé 10 jours sous l'équateur, découvrant nos montures et diagnostiquant chaque couple cavalier-cheval un à un, adaptant le travail à chacun, créant des binômes de travail...
Elle a beaucoup donné pendant ces dix jours non stop, et j'espère la revoir très bientôt, chez elle ou chez nous, car son enseignement est riche, généreux, respectueux avant tout du mécanisme du cheval et de son rythme d'apprentissage.

Je recommande cette expérience à tous ceux qui ont envie de s'ouvrir et de remettre en question leurs techniques, de se frotter à un haut niveau de dressage tout en restant dans une relation simple et conviviale. Parce qu'il faut dire aussi que pendant ces stages, il y a eu beaucoup de fous rires ! Merci Sandra.